Samedi 30 juin. Le navire humanitaire Open Arms a sauvé 60 personnes de 14 nationalités différentes à bord d’une chaloupe trouvée aux larges des côtes libyennes. L’Italie et Malte ont refusé de les accueillir. Parmi les 60 migrants palestiniens, syriens ou guinéens qui se trouvent à bord, figurent quatre enfants, cinq femmes et cinquante-et-un hommes. L’Open Arms a fait route vers le port espagnol de Barcelone où sa maire, Ada Colau, l’attend, je cite, “à bras ouverts”. Elle a également remercié les ONG de sauver des vies et les encourage à ne pas abandonner leur tâche face à des politiques européennes, toujours selon la maire de Barcelone, “cruelles et inhumaines”. Ce bateau géré par l’ONG espagnole Proactiva Open Arms est attendu mercredi 4 juillet en Catalogne. Ce que l’ONG demande c’est que ces migrants secourus ne soient pas transférés dans le Centre d’Internement pour Etrangers à son arrivée en Espagne. 

Ceci se passe un jour après qu’une embarcation de près de 130 personnes se soit échoué sur les côtes libyennes. Les autorités du pays ont informé de la disparition de 100 personnes et du repêchage des corps de trois bébés. Seules seize personnes ont pu être sauvées et ont été renvoyées en Libye malgré les atteintes aux droits humains subis par la population. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations, environ mille personnes sont mortes depuis le début de l’année en essayant d’atteindre les côtes européennes. 

Épilogue de plusieurs semaines de conflit entre la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, du parti très conservateur CSU. Les dirigeants allemands ont annoncé lundi soir avoir trouvé un compromis sur la politique migratoire du pays. L’accord prévoit l’instauration de centres de transit à la frontière entre l’Allemagne et l’Autriche. Les demandeurs d’asile arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans un autre pays de l’Union Européenne, seront conduits dans ces centres, directement à la frontière, et non plus répartis dans des foyers dans l’ensemble du pays. Une fois leurs dossiers examinés, ils seront renvoyés dans les pays de l’UE d’où ils viennent. Ces retours devront être organisés dans le cadre d’accords administratifs conclus avec les pays concernés.

Le texte donne gain de cause au ministre de l’Intérieur qui avait menacé dimanche soir de démissionner en réclamant un durcissement de la politique migratoire, et à la chancelière, qui tenait au respect du principe de libre circulation des personnes au sein de l’Europe. Néanmoins, l’accord clôt définitivement la politique d’accueil généreuse des migrants en Allemagne, instaurée par Merkel en 2015.

Malgré cet accord, la chancelière va devoir redoubler d’efforts afin de restaurer son autorité et d’empêcher la chute de la fragile coalition gouvernementale entre son parti de centre droit, la droite bavaroise et les sociaux-démocrates.